Figure incontournable de la scène maltée depuis plusieurs décennies, collectionneur invétéré de grands spiritueux, Sukhinder Singh a été l’un des grands instigateurs du succès des malts à Londres et au-delà. A l’heure où les ventes de rhum semblent enfin décoller, qui est également celle du Brexit, nous avons voulu connaître sa vision du rhum et du marché britannique en particulier.
Alexandre Vingtier : Vous revenez d’un récent séjour dans les Caraïbes, quelles distilleries avez-vous visitées et laquelle a été la plus marquante ?
Sukhinder Singh : C’était un fantastique voyage de 10 jours, de la Jamaïque avec Hampden et Long Pond à la Barbade avec Mount Gay et Foursquare, en passant par Haïti et la Distillerie de Port-au-Prince (la Providence est la nouvelle distillerie créé par LucaGargano, ndlr) et Michel Sajous, et par la Martinique avec Neisson et Saint James. Visiter des distilleries est essentiel, et j’ai appris beaucoup à chaque étape. La distillerie Hampden a été pour moi l’expérience la plus différente, j’ai eu l’impression de revenir un siècle en arrière. Leurs nouveaux produits m’ont particulièrement surpris, tant par leurs liquides et packaging, bien qu’il me soit difficile d’exprimer à quel point la distillerie et ses produits sont spéciaux.
AV : Vous êtes une légende vivante du whisky avec votre boutique The Whisky Exchange. Comment a été éveillé votre intérêt pour les spiritueux en général et le whisky en particulier ?
SS : J’ai grandi dans l’entreprise de mes parents où j’ai développé un intérêt dans les types de vins et spiritueux. Le whisky a été mon premier amour mais j’apprécie également les autres grands spiritueux, à savoir le rhum, le cognac et la tequila. Je trouve simplement que le whisky jouit d’une palette de styles et d’arômes plus complexe.