A l’aube de la décennie 1860, ce défi sanitaire est le premier de l’industrie guildivière. En 1848, la colonie consommait 5000 hl de rhum ; elle en consomme17 000 hl en 1858.
La qualité du rhum n’est pas assez élevée être exporté massivement en France ; en 1860, moins de 500hl de rhum ont été exportés…. Par ailleurs, le prix des fûts et le coût du transport vers la métropole sont trop élevés.
On cherche à diversifier l’utilisation du rhum mais lesdifficultés sanitaires ne diminuent pas et le nombre de distilleries continue à augmenter.
Mais, suite à des cyclones, des maladies et la pénurie de main d’œuvre, la production de sucre s’effondre à 31 238 tonnes en 1870. Celle de rhum passe de 38 195 hl en 1863, à 11 040 hl en 1870. Cette période catastrophique pour la colonie s’étale quasiment sur 20 années.
En 1880, la production de rhum retrouve un niveau correct en atteignant les 25 425 hl. Le travail de fond qui s’engage désormais pour l’eau-de-vie de canne est celui de la qualité.
En 1887, le gouverneur de l’Ile encourage les distillateurs à adopter toutes les avancées technologiques apparues ces dernières années.
Les interventions coloniales à Madagascar dans la décennie 1880, offrent de l’oxygèneà l’économie rhumière de La Réunion. En 1886, les 35 distilleries produisent 25 000hl. La quasi-totalité des 5600 hl exportés par la Réunion est expédiée à Madagascar.
La crise sucrière mondiale des années 1880, les encouragements du pouvoir colonial et les bons résultats de la lutte contre les alambics clandestins, poussent les distillateurs à effectuer les mutations attendues depuis des années.Le soin apporté à la fermentation et à la distillation est désormais plus grand. Les exportations décollent : en 1889, elles sont de 5772 hl, l’année suivante elles passent à 11 291hl.
Les exportations font encore un bond à partir de 1895 lors de la prise de contrôle définitive de Madagascar par la France. En moyenne La Réunion exporte annuellement 22 799 hl, durant la période 1895-1899, contre 15 632 hl entre 1890 et 1894. La consommation locale se stabilise autour de 15 000 hl par an.
FIN
Remerciement :
M. Xavier Le Terrier, Docteur en Histoire Contemporaine (La Réunion)
Le Musée la « Saga du Rhum » (La Réunion)
Le groupe Isautier