Une fois n’est pas coutume, pour le premier « rhum de demain » de l’année, nous n’allons pas partir à la découverte d’une terre inconnue mais en Martinique. C’est même plutôt l’inverse puisque l’Ile aux fleurs est une terre sainte du rhum, et surtout du rhum agricole.
Bien loin des 150 et quelques distilleries agricoles de l’entre-deux-guerre, on n’y comptait jusqu’à présent que 8 lieux de production distillant du pur jus de cannes : Saint-James fondé en 1765, La Favorite en 1842, J.M en 1845, Le Simon en 1862, Depaz en 1880, La Mauny en 1891, Neisson en 1931 puis A1710 en 2016 …
Il n’aura donc fallu attendre que 4 ans pour qu’une petite dernière (re)voie le jour ! Pourquoi revoir ? Et bien parce que nous allons parler ici d’une renaissance, celle de l’Habitation Beauséjour, qui se situe tout au nord de l’île et qui prend ses racines en… 1671.
C’est avec « Monté la riviè » du célèbre Kali dans les oreilles que je vous propose de partir à la rencontre de Arthur de Lucy de Fossarieu, jeune entrepreneur et héritier des rhums HBS.
Mais avant de vous faire voyager dans la commune de Grand’Rivière et d’entrer au cœur d’une des plus vieilles Habitations de la Martinique, je vais vous raconter la longue histoire de cet incroyable domaine !
Tout commence en 1671 – du moins, c’est la plus vieille trace connue – lorsque Anthoine Chambert fonde sur un espace de 150 hectares, une sucrerie et un moulin à bêtes sous le nom de « Habitation Chambert ». Ensuite, c’est la valse des propriétaires…
En 1692, Jean Roy et son fils Gabriel font l’acquisition d’une moitié de l’Habitation. Par manque de descendance, c’est la famille Mirebeaux des Ruisseaux qui en obtient la charge et la renomme « Desruisseaux sucrerie » en 1765.
Quelques années plus tard, en 1793, c’est Jacques Brière de l’Isle qui en devient le détenteur. Des travaux d’aménagements sont effectués et il en profite pour renommer l’usine en « Sucrerie Brière ». En 1834, Louise-Françoise Anne Walrant et Alexandre-Frédéric Potier de Courcy, petit fils de Jacques Brière de l’Isle, deviennent propriétaires et renomment le domaine en « Habitation Le Malgré ».
La baronne Catherine Potier de Courcy, fille de Jacques Brière et mère d’Alexandre Potier de Courcy, laissera les traces d’aménagements encore visibles aujourd’hui comme le montoir à cheval, un cadran solaire en marbre et bien sur le canal permettant l’irrigation des jardins et de la distillerie de l’époque. François-Philippe-Arthur de Chazeaud succédera en 1870 pour ensuite laisser place aux frères Charles et Emile Ariès en 1883.
RUMPORTER
Édition juin 2020
Découvrir les offres d’abonnement