Tous les ans depuis 3 ans, les équipes de l’hôtel Monte Cristo (20-22 Rue Pascal, 75005 Paris) et du bar le 1802 (le mieux achalandé en rhum de France avec plus de 1 000 références !), ravissent la planète rhum en organisant un évènement pas comme les autres : le Rhum Society.
Le principe ? Après avoir payé sa place (dans les 70 euros cette année), les aficionados peuvent visiter l’hôtel où les attendent une trentaine de maisons. Dans chaque chambre, où on n’entre pas à plus de 5 ou 6 personnes, des représentants de marques internationales, distilleries françaises et autres embouteilleurs indépendants, leur font déguster jusqu’à 3 cuvées triées sur le volet.
Le tout en 15 minutes top chrono, avant de passer à la chambre suivante. De quoi déguster une vingtaine de cuvées dans les 2h30 de temps que dure un créneau, loin du bruit et de la fureur des autres salons du rhum. Chez Rumporter (qui était partenaire de l’évènement), on a testé et on a adoré !
Retour sur l’édition 2022, qui s’est tenu les samedi 7 et dimanche 8 et samedi 14 et dimanche 15 mai dernier avec Florian Bitker, le directeur des opérations des Hôtels Impertinents (groupe dont fait partie le Monte Cristo).
Fabien Humbert : Comment le Rhum Society a-t-il été créé et quelle a été son évolution depuis 3 ans ?
Florian Bitker : Nous avons créé cet événement en plein covid, entre deux confinements en 2020, alors que nous sentions que du côté des maisons et des aficionados, il y avait un manque car les salons habituels ne pouvaient pas se tenir. Les gens voulaient à nouveau se rencontrer pour déguster du rhum. Mais nous ne voulions pas faire un salon comme il en existe déjà, comme le Rhum Fest, le Dugas Expert ou le Whisky Live.
Donc en septembre 2020, nous avons convaincu 965 visiteurs sur deux weekends, de venir rencontrer une quarantaine de maisons de rhum dans nos chambres d’hôtel. Au départ ce devait être un one shot, mais en 2021, des maisons sont revenues nous voir pour savoir quand aurait lieu le prochain, donc nous avons remis le couvert !
En juin 2021, nous avons donc accueilli 1 323 visiteurs, et 25 maisons par week-end. Ça a été un nouveau succès ! Cette année nous sommes montés à 61 maisons et 1564 visiteurs.
FH : Est-ce que les maisons présentes vendent bien ?
FB : La première année, nous avons vendu une bouteille par visiteur, c’est-à-dire 965. La deuxième année, 1 300 bouteilles pour 1 323 entrées. Cette année nous avons eu 1 564 visiteurs et vendu 1 200 bouteilles avec un panier moyen de 110 euros HT par achat (sachant qu’il y a une remise salon de 10 à 15%).
Christian de Montaguère et Excellence Rhum, qui tiennent la boutique, étaient ravis. La meilleure vente du premier weekend, c’est le New Yarmouth 27 ans sorti par Excellence Rhum. Une bouteille qui était en dégustation et avec laquelle on ne pouvait même pas repartir. Il fallait la commander via un QR Code !
FH : Pourquoi 15 minutes par chambre ?
FB : C’est une organisation stricte, chacun peut rester 15 minutes, après quoi il faut passer à une autre. Moins, on n’a pas le temps d’expliquer les cuvées présentées, plus, ça devient une conversation entre amis et on n’a pas le temps de voir 7 ou 8 maisons sur un créneau comme c’est le cas aujourd’hui.
Ça représente quand même 20 à 25 cuvées par créneau. Au-delà le palais est cramé et ça devient de la consommation d’alcool sans objectif qualitatif. D’ailleurs je note que nous n’avons aucun problème lié à l’alcool sur le Rhum Society.
FH : Y a t il que des bouteilles chères au Rhum Society ?
FB : Non, puisque nous demandons aux maisons de présenter des cuvées d’entrée de gamme (tout en restant qualitatives), des bouteilles de milieu ou de haut de gamme, et des bouteilles d’exceptions. 3 maximum par maison.
Après l’ADN du Rhum Society, c’est de permettre aux maisons de présenter leurs produits de dégustation à un public de connaisseurs, qui comprendront ce qu’ils boiront (avec les bonnes explication), et qui ensuite n’hésitent pas à casser leur tirelire s’ils ont un coup de coeur, pour exemple un TDL 19 ans, un Clarendon 1995…
FH : Jusqu’où irez-vous dans les prochaines éditions en termes de public et de maisons accueillies ?
FB : Notre objectif, c’est de garder cette ambiance studieuse, ce moment qui dure 15 minutes, où dans une chambre qui peut accueillir jusqu’à 5 ou 6 personnes, on vous explique ce qu’il y a dans votre verre. Donc nous n’irons pas au-delà de 2000 visiteurs sur deux weekends. En termes de maison, nous irons jusqu’à 70 maisons.
FH : Quelles seront les évolutions à venir ?
FB : Cette année nous avons fait venir des embouteilleurs étrangers qui n’avaient jamais mis les pieds en France, comme Nobilis qui ont fait déguster des rhums d’exceptions. Nous allons continuer l’année prochaine de miser sur ces embouteilleurs étrangers qu’on ne voit habituellement pas chez nous, comme Barikenn, Tortuga… Ce sera un évènement encore plus international. D’ailleurs cette année, 200 visiteurs parlaient anglais.