Il a conquis les chefs Guy Savoy ou encore Pascal Barbot de l’Astrance par sa texture, sa longueur en bouche et son côté très épicé, et on le voit fleurir dans les cuisines des plus grands chefs et sur les étagères des meilleures épiceries de France et d’ailleurs. Qu’est-ce que le galabé ? Réponses en 3 points !
Un homme : Alexis Rivière

Une histoire et un lieu : le domaine de Bel Air à la Réunion
Le galabé est en réalité une confiserie locale et paysanne confectionnée à l’origine au feu de bois dans les arrière-cours des fermes. Après avoir disparu durant plusieurs décennies, le voici ressuscité sur les terres volcaniques du Domaine de Bel air à Sainte Suzanne, au Nord-Est de l’île de la Réunion. C’est en effet l’une des plus anciennes propriétés de l’île, fondé au milieu du XIXème siècle et racheté par Ivrin Rivière en 1923. L’exploitation s’étend aujourd’hui sur près de 200 ha conduits en agriculture raisonnée.
Une technique : un sucre naturel complet
Pour fabriquer le sucre galabé, on n’utilise que le jus issu de la première presse de la canne. Ici, les cannes à sucre sont exclusivement coupées à la main puis pressées dans un petit moulin. Le jus est ensuite légèrement filtré avant de subir une cuisson lente, dans un ancien four à pain. Le sucre est enfin oxygéné et moulé. On obtient alors de véritables pains de sucre ou lingots cireux que l’on peut découper en copeaux à l’instar du parmesan. On peut aussi en faire du sirop de canne liquide, on est alors dans l’esprit d’une confiture de canne à sucre. Le galabé est composé à 65% de saccharose (contre 100% pour le sucre blanc), 8% de glucose, 8% de fructose et donc près de 20% de diverses matières sèches comme le magnésium, le fer, des oligo-éléments et autres minéraux. Son goût est certes mélassé mais également vanillé, miellé, épicé, floral, de datte, de café, de caramel ou encore de châtaigne. Il s’utilise de mille façons comme un sucre, un sirop, une épice… et même pour fabriquer du rhum à l’instar de Nicolas Julhès de la distillerie de Paris !