Embouteilleurs indépendants, le second âge d’or des rhums.

Le rhum n’est pas seulement une boisson mais un produit marchand depuis plusieurs siècles. Au XVIIIe siècle par exemple, la réputation du rhum de la Barbade n’est plus à faire mais c’est surtout le rhum de la Jamaïque qui s’imposera comme un grand spiritueux de dégustation très prisé : seules les grandes eaux-de-vie de vin vieillies de Cognac le dépassent en valeur sur la place de Londres, marché de connaisseurs par excellence, au tournant du XIXe siècle.

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Quelques décennies plus tard, les amateurs de cette eau-de-vie de canne n’hésitent pas à dépenser des fortunes pour quelques litres de rhum jamaïcain vieillis en fût de chêne pendant de longues années, non seulement à Londres mais également à Paris où les cafés proposent dès 1870-80 des rhums d’origines variées, plusieurs dizaines, bien évidemment de la Caraïbe mais aussi d’Amérique Centrale ou encore d’Australie. En somme, presque toutes les îles et autres pays producteurs se retrouvent sur les meilleures tables des capitales européennes. Aussi n’est-il pas impossible de voir des bouteilles mentionnant le nom de telle distillerie ou plantation et certaines font même figurer des millésimes, certains rhums ayant dûment vieilli plus de trente ans dans les chais des marchands le plus souvent basés dans les ports.

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