Interview de Jean Louis Denis, directeur commercial de BLMHD qui évoque le lancement des solutions cocktails Tiki de Caraïbos, la situation commerciale compliquée du CHR et le lancement de nouveautés.
Rumporter : Jean Louis, comment s’est déroulé, il y a désormais un peu plus d’un an, le lancement des « solutions » Tiki (ndlr : Maï Taï et Zombie) sous la bannière Caraïbos ?
Jean Louis Denis : Nous avons connu un rapide succès avec notamment un excellent accueil de nos clients grossistes et cash and carry. Comme vous le savez, nous ne faisons pas de ventes directes et ces réseaux très importants ont compris l’enjeu et l’intérêt de ces deux nouveautés et surtout leur légitimité. C’est comme ça que de METRO à DITRIBOISSONS en passant par les grossistes régionaux, nous avons rapidement été sur les cartes des établissements
Rumporter : Justement, à qui s’adressent ces produits en priorité : les spécialistes, dont on imagine qu’ils n’en ont pas besoin, ou les barmen des brasseries ou de la restauration ?
JLD : Bien sûr, les « mixologistes » vont composer eux même leurs cocktails mais sachez que ces deux « jus » ont rencontré leur public y compris dans la communauté des bartenders qui peuvent les « twister » au gré de leur créativité.
La façon dont nous avons laissé travailler les deux créateurs que sont Guillaume Leblanc et Scotty Schuder leur donne une vraie légitimité. Rappelons qu’ils sont deux références absolues en France en matière de culture Tiki et que nous avons choisi de leur accorder le final cut sur la validation des recettes.
Ils ont pu travailler de longues semaines avec nos « labos » pour que le rendu « industriel » des jus corresponde à leurs attentes organoleptiques.
« La douceur de l’amande y est sûrement pour quelque chose »
On a pris le temps et c’est pour ça qu’on a des jus vraiment exceptionnels qui peuvent aussi intéresser les « mixologistes », notamment dans des compositions virgin ou mocktail si vous préférez.
Pour ce qui est des barmen plus mainstream, ces deux bases ont connu un bel accueil. Je pense surtout au Maï Taï qui est un cocktail qui s’est vraiment démocratisé ces dernières années. La douceur de l’amande y est sûrement pour quelque chose. Le Zombie, avec une dominance cannelle est plus clivant.
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Rumporter : Vous ressentez une vraie demande pour le sans alcool ?
JLD : Oui et pour tout un tas de raison, il y a de nombreuses personnes qui ne boivent pas d’alcool, par choix personnel, par incompatibilité (allergie ou autre), par choix religieux ou tout simplement parce qu’ils doivent prendre le volant.
Ces gens, n’ont jamais eu beaucoup de choix en matière de complexité et de goût et l’industrie a fini par s’en rendre compte. La tendance est forte et Caraïbos s’inscrit bien dans le mouvement en prônant la créativité en terme de soft cocktails (ou mocktails). C’est d’ailleurs une épreuve du concours The Bartenders Society à égalité avec l’épreuve de cocktails classiques portée par Saint James.
Rumporter : Cette démocratisation/popularisation du Tiki est-elle si forte qu’on peut envisager de trouver prochainement ces deux produits dans des rayons de supermarchés ?
JLD : Pas dans l’immédiat, on est certes sur une culture cocktail en pleine effervescence mais je pense qu’on doit encore travailler le créneau via les prescripteurs que sont les barmen. Je dirais qu’on doit encore en renforcer la diffusion pendant encore deux bonnes années avant d’envisager un lancement grand public.
C’est le schéma classique : les « gourous » du bar dont font partie Scotty et Guillaume vont influencer les « mixologistes » qui à leur tour influenceront les barmen qui eux feront de la pédagogie auprès du grand public.
« Toute la façade atlantique a fait un été exceptionnel, de la Normandie au Sud-Ouest »
Rumporter : Deux ans, voire plus si la situation sanitaire continue à pousser les autorités à fermer les bars… A ce sujet, comment avez-vous vécu, commercialement, le confinement et ses déclinaisons ? Est-ce que les beaux jours qui ont duré jusque tard ont permis à vos clients de remonter la pente ?
JLD : Un peu mais je crois qu’on ne peut se contenter d’une analyse générale, les situations sont vraiment disparates. Si on prend l’exemple de Paris, nos clients des quartiers d’habitation ont fait un très bel été avec des ouvertures de terrasses qui n’existaient pas et une clientèle locale qui redécouvrait son environnement local, en grossissant le trait : tous le quart nord-est de la capitale.
En revanche, les établissements situés dans les zones d’affaires ou de tourisme, n’ont jamais pu récupérer le retard : pas ou peu de tourisme, pas d’afterworks, car les cadres ont souvent prolongé le télétravail au-delà du dé-confinement, avant de partir en vacances…
En région toute la façade ouest a fait un été exceptionnel, de la Normandie au sud-ouest. Dans le sud-est, c’est plus contrasté. La côte d’azur (en gros de Saint Tropez à Nice) est sinistrée… Notez que BLMHD (ndlr : Bardinet – La Martiniquaise Hors Domicile) a été et est solidaire des CHR avec notamment une participation à l’initiative « J’aime Mon Bistrot » mais aussi à travers des kits pour nos partenaires intégrants des solutions hydro alcooliques. Sur ce dernier point notre entreprise a fourni gracieusement des institutionnels tels que le Corps Médical (ARS), les Pompiers, les Gendarmes … en France comme aux Antilles et à La Réunion.
Rumporter : Pour revenir aux produits, avez-vous quelques nouveautés dans les tuyaux ?
JLD : Comme vous le savez, BLMHD est la filiale Hors Domicile qui distribue aussi bien les produits de la Martiniquaise que de Bardinet mais aussi depuis mars 2020 de Marie Brizard Wine & Spirits. Nous lançons tout prochainement une liqueur de Falernum, encore un produit emblématique du Tiki.
Et du côté de The Kraken dont nous avons repris récemment la distribution, nous sommes sur l’édition du Kraken Book, un ouvrage, en édition limitée, juste magnifique, sur l’univers de la marque qui fera la part belle au Tiki avec notamment un travail remarquable de Guillaume Leblanc qui a composé pour nous pas loin d’une dizaine de recettes. A suivre…