Voici un rhum 100% américain, qui se présente même comme “l’original américan spirit”. Une fanfaronnade ? Que nenni ! Le premier spiritueux distillé aux USA fut bien le rhum, bien avant le bourbon et le whisky.
Lorsque les Treize Colonies appartenaient encore à la Couronne Britannique, la mélasse arrivait des Caraïbes au port de Boston, où elle était distillée sur place. Et ce n’est qu’à partir de l’indépendance et de la perte de l’approvisionnement en mélasse des territoires restés britanniques, que le rhum commença à perdre de sa superbe au profit du whisky, puis du bourbon. La marque Bayou puise dans ces racines, mais aussi et surtout dans celle de la Louisiane, terre qui fut française jusqu’au début du 19e siècle, et dans cette culture si colorée et foisonnante qui a émergé depuis.
La distillerie fut fondée en 2011 et le premier rhum de mélasse (100% locale) qui y fut distillé (en pot still) sortit en 2013. La Louisiane produit en effet 50% de la mélasse américaine. Avec sa bouteille carrée, sa distillation en pot still et son vieillissement en ex-fût de bourbon un peu dans l’esprit de celle du whisky US, Bayou Reserve cherche d’abord à plaire au public américain amateur d’alcools bruns de qualité (whiskey, bourbon, cognac).
Mais pour nous Français, il est diablement exotique. Il a vieilli jusqu’à 4 ans en méthode solera dans des ex-fûts de bourbon. Résultat, un rhum américain réussi, tout en rondeur, sur des notes de tabac blond, de caramel, de vanille et de jus de canne confit. C’est une bonne porte d’entrée pour qui veut s’initier à la gamme des rhums Bayou. Il peut se déguster pur, sur place ou en cocktail.
Bayou Reserve, 70 cl — 40 % – autour de 34 €
Vous en apprendrez davantage sur Bayou dans le prochain numéro de Rumporter (n°26, septembre 2023).