Pour cette fin d’année, Angostura présente un nouvel opus destiné à devenir une référence permanente de sa famille rums premiums qui comptera désormais le 7 ans, le 1919, le 1824 et ce 1787 que John Georges, master blender de la maison, est venu présenter à Paris le 24 octobre dernier.
« Angostura 1787 est un assemblage de rhums vieillis pendant un minimum de 15 ans en fûts de chêne américain de second remplissage. A cet âge, le fût doit s’exprimer (en VO : cask must have a say), » explique-t-il pour parler de sa dernière création.
A la dégustation, nous avons eu l’agréable surprise de rencontrer une belle eau-de-vie qui ne joue pas du tout, contrairement à la série Number 1 de la même maison, sur le registre de l’ultra sweet. Agé véritablement de 15 ans (ndlr : Angostura fait partie du label Authentic Caribbean Rum – ACR – qui, même sans véritables outils de contrôle, n’en constitue pas moins un cahier des charges rigoureux et ambitieux), le 1787 démontre le savoir-faire de John Georges et son équipe sur ce registre medium dry où se place déjà le 1824. Et, pour bien faire, le nouveau Angostura 1787 nous raconte une jolie histoire où on apprend que nos ancêtres sont à l’origine de la culture de la canne à Trinidad avant que les Anglais ne vienne rafler la mise (une histoire bien connue).
En effet, en 1776, la Trinité (ou Trinidad), qui est une colonie espagnole, ouvre ses rivages aux planteurs français des îles des Caraïbes orientales. Avec un bon siècle de retard sur le reste de la région, la révolution du sucre y commence. Elle va transformer cette base maritime espagnole en un nouvel objet de convoitise coloniale pour les grandes puissances. En dix ans, le nombre de plantations sucrières explose et en 1787, le premier moulin à sucre fait son apparition sur l’île grâce à un certain Picot de la Peyrouse … L’île développe alors son industrie agricole grâce notamment au sucre muscovado obtenu à partir de la fameuse canne à sucre Otaheite (originaire de Tahiti).
« Le sucre a changé la donne pour Trinidad« , insiste John Georges, « et ce 1787 est un hommage à cette époque quelques années avant la conquête britannique de 1797. »
Pour la petite histoire, une dernière trace de la plantation La Peyrouse est encore visible à la Trinidad, c’est le cimetière Lapeyrouse dans la ville de Port of Spain.
Notes de dégustation de John Georges :
Couleur : Acajou / bronze.
Nez : Un bouquet suave et miellé, sur un rhum léger, de bananes, fruits secs et tropicaux et de chêne.
Goût : Bien équilibré, un palais moyennement corsé avec des notes de raisins secs, de mangue et d’agrumes et de chêne arrondi avec des nuances de mélasse.
Finale : longue et sèche.
Angostura 1787 15 ans – 70 cl – 40%
Chez les cavistes via Dugas – PVC : 79 €