Par Fabien Humbert et Matthieu Lange
La distillerie Santa Teresa est la première production de rhum du Venezuela, qui est aussi une entreprise restée familiale depuis cinq générations, veut s’imposer en France. Notamment grâce à des séries limitées qui magnifient sa cuvée iconique 1796. Focus sur cette distillerie qui va faire parler d’elle dans les prochaines années sur le segment haut de gamme, et sur ces différents programmes qui visent à rendre la vie meilleure dans son pays.
La distillerie Santa Teresa est située dans la valée d’Aragua (dans l’État du même nom). C’est là que l’Hacienda Santa Teresa fut créée en 1796, alors que le Venezuela était encore sous domination espagnole (depuis le XVI siècle). On y cultivait probablement du cacao et du café, comme dans le reste du pays, mais aussi dès le départ de la canne à sucre.
Peu après la guerre d’indépendance, 1826, un jeune marchand allemand, Gustav Julius Vollmer, arrive au Venezuela, rencontre une femme révolutionnaire nommée Panchita Rivas, et l’épouse en 1830. Ils s’installent sur l’Hacienda et fondent une dynastie qui dirige toujours Santa Teresa. En 1885, un de ses fils, Gustavo rachète le domaine à un cousin, et commence à distiller du rhum. La commercialisation est d’abord locale.
Ce n’est en effet qu’en 1909, lorsque le Venezuela instaure un registre des sociétés, que la marque Santa Teresa est déposée. Pour la petite histoire, il s’agit de la troisième entreprise enregistrée dans le pays. Aujourd’hui, c’est Alberto Vollmer, digne représentant de la cinquième génération qui est à la tête de cette entreprise restée familiale et qui est le premier producteur de rhum du pays.
La Distillerie Santa Teresa a toutefois noué un accord de distribution mondial avec le géant Bacardi. « C’est une collaboration commerciale et de distribution pour réaliser une expansion à l’ international », nous explique Benjamin Nolf, ambassadeur de la marque Santa Teresa.
Un rhum Single Valley
Santa Teresa est un rhum 100 % local, ce qui signifie que toute la matière première qui sert à élaborer ses rhums provient de la vallée de l’Aragua. «Toutes les étapes de production, de la récolte jusqu’à la mise en carton des bouteilles sont faites dans la vallée d’Aragua», précise même Benjamin Nolf.
La vallée est protégée du climat tropical de la mer des Caraïbes par d’imposantes montagnes. Le climat y est relativement constant toute l’année, avec des journées assez chaudes et humides, et des nuits fraîches et sèches. «On l’appelle la vallée où c’est tous les jours le printemps», raconte Benjamin Nolf. L’hacienda Santa Teresa compte 300 hectares de canne à sucre, plantés de variétés développées localement au Venezuela pour la plupart.
Mais la distillerie Santa Teresa peut aussi compter sur les cannes à sucre qui sont réparties autour de l’hacienda et d’autres haciendas d’autres membres de la famille. Ce même territoire a été divisé en plusieurs haciendas au cours de l’histoire. Au total, il y a environ 5 000 hectares de canne à sucre dans la vallée d’Aragua, ce qui permet de récolter environ 350 000 tonnes par an. La majorité des cannes est récoltée à la machine, mais dans certaines zones, la coupe à la main subsiste.