Interview – Florence de Coriolis, Brand manager chez Grays (Ile-Maurice)

Florence de Coriolis est une des têtes pensantes qui ont permis le succès de la distillerie mauricienne Grays (New Grove) ces dernières années. Et elle n’a pas compter son temps et son énergie pour représenter avec brio la marque sur les salons et événements du monde entier.

Gray's Florence de Coriolis

Avez-vous été facilement acceptée par vos collègues masculins ?

Au niveau local oui, car nous avions déjà une reconnaissance et une force de frappe importante. Au niveau international, ce fut un peu plus compliqué, entre autres lors de salons où les femmes étaient souvent considérées comme des hôtesses et non comme les personnes derrière les marques. Cela a pris plus de temps pour une femme de faire ses preuves et il fallait avoir une personnalité débordante.

Lorsque vous avez commencé, y avait-il beaucoup de femmes dans l’industrie du rhum ? Sont-elles plus nombreuses aujourd’hui ?

Il n’y avait pas encore beaucoup de femmes dans l’industrie il y a 10 ans. Je dirais 3 femmes/10 hommes. Mais ces femmes sont justement toujours là ! Et elles ont ouvert les portes. Elles sont définitivement plus nombreuses et reconnues aujourd’hui, à plusieurs niveaux (commercial, stratégique, technique, ambassade…).

Quels sont les types d’emplois qui sont occupés par les femmes ?

Principalement Marketing, commerciale. Moins en technique, peu en direction. Mais cela reste un souci global.

New grove

Que pourrait-on faire de mieux pour encourager les femmes à faire carrière dans l’industrie du rhum ?

Mettre en lumière les femmes déjà en place. Une femme ne peut rêver d’un métier que si elle le voit incarné. Il serait bien d’encourager la création de rhums portés ou signés par des femmes.

Avez-vous déjà été confrontée à des comportements sexistes et/ou à des agressions dans le cadre de votre travail et de vos voyages ?

Malheureusement oui, à quasiment tous les salons. Nous sommes dans une industrie où l’alcool est mis en avant, ainsi que sa consommation. Ce qui peut entraîner des comportements et paroles sexistes et déplacés. Pour ma part, je dois souvent m’entourer d’hommes de confiance, de collègues, de « body guards ».