Interview : Jassil Villanueva, maître de chai chez Brugal (République Dominicaine)

Représentante de la 5e génération de la famille possédant Brugal, Jassil Villanueva est la maestro ronero de la distillerie dominicaine. Depuis son arrivée, elle a supervisé la montée en gamme de la gamme et les excitantes expérimentations autour des fûts (Visionara et Andrès Brugal notamment).

Jassil Villanueva Brugal

Depuis que vous avez commencé, est-ce que vous pensez que les choses se sont améliorées ?

Je suis dans l’industrie depuis plus de 10 ans, et depuis mon premier jour, les choses se sont clairement améliorées. Au moment où j’ai commencé, les gens étaient moins habitués à voir des femmes dans le monde des spiritueux, en particulier dans celui du rhum.

Beaucoup de femmes travaillent en tant qu’entrepreneurs, gèrent de grandes marques. Concernant le cas particulier de Brugal, 42 % des managers sont des femmes qui prennent des décisions et travaillent dans les départements clés.

On voit que les femmes ne boivent pas de rhum de dégustation comme les hommes.

Pourquoi, selon vous ?


Je pense que c’est juste un manque d’opportunité. Le rhum est un spiritueux que les femmes ont moins l’habitude de boire. Pourtant, c’est un des spiritueux les plus polyvalents. Par exemple, vous pouvez préparer des cocktails vraiment bons, classiques, ou originaux.

Vous pouvez le boire comme un apéritif, en accord avec la gastronomie, avec un déjeuner, ou un dîner… Vous pouvez même vous en servir comme ingrédient d’une recette ! Donc je pense que c’est juste d’avoir l’opportunité et de voir la bonne façon de présenter le rhum, parce qu’il y a un goût pour chacun d’entre nous, et il y a un moment pour l’apprécier.

Donc, je pense que la versatilité du rhum est une des meilleures caractéristiques et permet aux femmes de décider comment elles veulent goûter et l’apprécier.

Brugal

Quels conseils donneriez-vous à une jeune femme de 20 ans, qui souhaite faire carrière dans le hum ?

Je pense que, pour n’importe quelle carrière, nous devons poursuivre ce qui nous rend heureux, mais nous devons aussi être clairs sur le fait que ce sera un défi. Mais pour moi, il faut juste de croire en ce que vous faites, se fixer des objectifs et être passionnée.

Je pense que ça va faire la différence, ça va payer, mais ça va prendre du temps, comme tout ce qui est bon dans la vie. Mais il faut quand mettre des barrières claires, spécialement dans une industrie comme celle-ci où nous travaillons avec l’alcool, souvent la nuit, avec beaucoup de gens en même temps…