« Sans alcool » est le nouveau livre de Fabien Humbert, rédacteur en chef adjoint de Rumporter, co-écrit avec Augustin Laborde et Maud Catté. Les boissons sans alcool ont enfin leur référence littéraire. Fabien nous en dit un peu plus…
Les boissons sans alcool sont tendances, la couverture affiche « 1001 boissons » que retrouve-t-on dans cet ouvrage ?
1000 et 1 choses ! Il y a d’abord un travail journalistique d’enquête sur ce phénomène du sans alcool : qui sont les producteurs, les types de boissons concernées, les techniques utilisées, et les consommateurs et consommatrices ?
C’est passionnant parce que je me suis rendu compte que depuis la période du covid, une foule de boisson 0 % de très bonne qualité ont été élaborées et lancées sur le marché. Cela peut-être des boissons qui prennent comme exemple une boisson alcoolique existante comme la bière, le vin ou les spiritueux.
Mais cela peut aussi être des boissons anciennes qui reviennent à la mode (kéfir, kombucha, thé), ou au contraire complètement nouvelles ! Avec Augustin et Maud, nous avons aussi fait un travail de catégorisation des boissons sans alcool, et nous vous proposons de découvrir à chaque fois quelques producteurs qui nous ont conquis. On a aussi une belle partie consacrée aux cocktails sans alcool, à laquelle ont notamment collaboré Yoann Demeersseman et Baptiste Bochet.
Vous étiez trois pour l’écrire, qui sont tes acolytes ?
En fait l’idée d’écrire un livre vient d’eux. Il s’agit d’Augustin Laborde, qui a ouvert la première cave 100 % sans alcool (Le Paon qui Boit 75019 Paris) de France ! Et de la manageuse de la boutique, Maud Catté. Je rajouterai aussi à cette joyeuse bande Adeline Lobut, notre éditrice (Massin).
Augustin et Maud m’ont fait découvrir l’univers des boissons sans alcool et fait déguster pas mal de références. On a réfléchi ensemble à une architecture pour le livre et on s’est mis au travail…
Selon toi, les boissons sans alcool sont un effet de mode ou une tendance qui va perdurer ?
Une tendance qui va perdurer. C’est tout sauf une mode selon moi. On n’a pas besoin d’alcool pour vivre. Mais de boire de bonnes choses, oui. On est Français quand même, le pays de l’art de vivre !
Donc c’était logique qu’émerge une scène avec des producteurs et des productrices de boissons sans alcool qui viendraient accompagner les moments de détente, mais aussi les repas en accord avec les mets. Il suffit de regarder les tendances de consommation depuis les années 1960.
Les Françaises et le Français boivent de moins en moins d’alcool. On dit souvent qu’ils consomment moins, mais mieux. Et c’est très bien comme ça. Je dois dire aussi que je suis sensibilisé au drame de l’alcoolisme, ayant dans mon entourage des personnes qui sont touchées par cette maladie destructrice. Celles et ceux qui sont touchés, et qui en sont sortis, savent à présent qu’il existe des façons de se faire plaisir sans toucher à l’alcool.
À titre personnel, consommes-tu des boissons sans alcool ?
Comme 80 % des clients du Paon qui Boit, je consomme à la fois des boissons alcoolisées et des boissons sans alcool. Je n’aime pas avoir la pression de devoir consommer de l’alcool alors que je n’en ai pas forcément envie. Et avoir à disposition des alternatives, c’est vraiment plaisant.
Par exemple le soir, plutôt que de m’ouvrir une bière, je vais prendre une « bière » sans alcool. De plus en plus souvent, en soirée, je propose de faire des cocktails sans alcool, ou d’essayer un vin sans alcool en accord avec le repas. Personne n’est obligé à rien, mais l’alternative existe.
Quelles sont celles qui t’ont (agréablement) surpris ?
Au premier abord j’ai été décontenancé. Ce que j’ai ressenti en premier, c’était un manque. Parce que j’ai commencé par déguster des « vins », « spiritueux » et « bières » sans alcool. Or quand on s’attend à ressentir l’alcool, son kick… et qu’il ne vient pas, on a l’impression qu’il manque quelque chose à la boisson.
Il faut donc faire l’effort intellectuel de se dire : ce n’est pas du vin, un spiritueux ou une bière, mais autre chose. Il faut l’apprécier en tant que tel, et pas selon ce qu’on s’attend à trouver s’il y avait eu de l’alcool. C’est pourquoi si vous devez débuter dans l’univers des boissons sans alcool, je vous conseillerai de débuter par des boissons qui ne se posent pas en ersatz, comme les kéfirs, les kombuchas, les thés, le maté…
Essayez aussi les cocktails avec des spiritueux sans alcool, c’est parfois bluffant. Et pour commencer avec les ersatz, essayez les bières. Il y a vraiment des super « bières » artisanales sans alcool. Après c’est comme tout, il y a du très bon et du très mauvais dans le sans alcool. C’est pourquoi, comme pour le rhum ou le vin, il est primordial de se faire conseiller, par Maud et Augustin par exemple.
Combien de temps pour réaliser cet ouvrage ?
Trois mois mais j’ai été plus qu’aidé par Augustin et Maud. Et beaucoup de gens, gravitant dans l’univers du sans alcool ou non, ont accepté de nous aider à travers des interviews : Maxime Musqua (qui signe la préface), Claire Touzard, Antoine Pétrus, Stéphane Davet, Victoire Tuaillon… Sans parler des supers illustrations de Tiffany Cooper. C’est un peu un ouvrage collectif en fait.
Sans Alcool – 1001 boissons pour un nouvel art de vivre à la française
Éditeur : Massin
160 pages
25€