La réunion n’a absolument pas à rougir face à ses copines des Antilles lorsqu’on parle de rhum. Même si ici il s’agit de rhums arrangés, l’île est connue pour avoir une longue histoire d’amour entre ses fruits et épices et ses eaux-de-vie.
Ici Rivière du Mât affiche une volonté d’apporter (ou d’exporter ?) en métropole son savoir-faire en matière d’arrangements et nous offre donc trois parfums.
Mais avant, laissez-moi vous raconter une histoire.
Quiconque s’est intéressé au rhum agricole, et même quiconque ayant vécu en métropole, a au moins une fois croisé la route du rhum arrangé. Que ce soit auprès d’un ami qui revenait de l’île de la Réunion, de Martinique ou encore de Guadeloupe, que ce soit dans l’un des nombreux bars, proposant parfois 50 différents rhums arrangés… Je ne parle même pas des « rhumeries » qui ont parfois jusqu’à 100 saveurs différentes.
Je pense que l’amateur de rhum agricole, que je suis bien entendu, s’est une fois, dans sa fougue et sa passion faite d’éthanol et d’esters, essayé au rhum arrangé. Pour ma part, je suis même allé jusqu’à percer un trou à l’aide d’une perceuse dans une noix de Coco pour y placer du rhum agricole… Le résultat ? Hmmm…
Ce qui nous plait -et nous déplait à la fois-, nous enchante parfois, fait partie de l’histoire… du protocole, du rite (!) c’est l’attente… Parfois longue, parfois très longue… Certains espèrent tricher avec le temps… je ne vous fais pas un dessin, rappelez-vous que l’alcool chauffé s’enflamme facilement ;).
Certes, acheter une bouteille et simplement l’ouvrir, ça peut parfois manquer de cachet ! Vous l’avez ? Cachet, cachet de cire….
Le “Do It Yourself” ou “Fais le toi-même !” a le vent en poupe et nous sommes toujours fiers de montrer/faire boire à nos amis ce que nous avons réalisé par nous-même.
Mais sommes-nous par conséquent objectifs quant au résultat obtenu ? Et suffisamment sûrs de nous pour infliger ça à nos proches ? Le fameux “c’est moi qui l’ai fait !” avec un grand sourire de satisfaction risquera d’en faire baver à vos amis -parfois littéralement s’il s’agit d’un rhum arrangé piment oiseau… sacré farceur !-.
Quelle est donc la solution à tout ça ? Laisser une chance aux professionnels de vous régaler. C’est pas compliqué si ? Vous avez toujours vécu en métropole et êtes partis environ 15 jours dans les DOM TOM, ça ne fait clairement pas de vous un expert du rhum arrangé ! Par contre eux… ils produisent le rhum, vivent depuis toujours à côté de leurs fruits et épices…possèdent les bonnes recettes, ont suffisamment expérimenté pour parvenir à une recette qui plaira au plus grand nombre, surtout à vos amis… ça ne vaudrait pas le coup de se fâcher pour si peu, si ?
Après cette longue introduction qui aura le mérite, j’espère, de vous faire rire, revenons à notre sujet. Rivière du Mât nous revient donc avec 3 rhums arrangés. Décryptons ensemble le comment du pourquoi !
Ca fait plus d’un siècle (1886) que Rivière du Mât trône sur Saint-Benoit à la Réunion. La distillerie produit ce qu’on appelle des rhums traditionnels à partir de “mélasse fraîche”, ce sont ces rhums qui vont héberger les épices et fruits des 3 nouveautés siglées du mât, symbole de la marque. Après s’être distingué avec ses vieux traditionnels et agricoles (dont le fameux opus 5), la marque, qui a peiné à prendre ses marques sur le créneau premium pour des raisons qui nous échappent (lndlr es vieillissements sont quand même orchestrés par Christian Vergier depuis plus de 15 ans), s’engouffre dans le créneau du rhum arrangé avec la même ambition de placer la qualité au cœur de son projet. Qualité mais sans partir à l’aventure.
Vanille, Coco et Ananas se répartissent la gamme de rhums arrangés. Pourquoi ? Parce que ces saveurs constituent des valeurs sûres auprès des amateurs de rhums arrangés et poussent en quantité et en qualité sur l’ile de la Réunion ou dans les parages. Quitte à embouteiller un savoir-faire autant essayer de le faire pour le plus grand nombre avec les produits du cru !
Par ailleurs, vous constaterez que les bouteilles sont sans morceaux de fruits ou d’épices. Le but est simple: limiter l’évolution du goût et de la couleur dans la bouteille et donc pouvoir vous garantir un goût identique de la première à la dernière goutte -qui, entre nous, peut arriver assez vite. Les plus observateurs remarqueront également que la bouteille a changé ! On a le droit au pack premium plus ! Bouchon en liège, capsule en étain… le marquage Rivière du Mât dans le verre.
On a cherché à en savoir plus pour nos lecteurs du Rumporter ! On est même allés chercher la variété de l’ananas qui est l’ananas Queen également connu sous le doux nom de Victoria, un certain gage de qualité. Quant à la vanille, elle provient de l’Océan Indien -oui c’est vaste !-. Pour finir, le Coco torréfié définit un goût et secrets de fabrication obligent… on n’en saura pas plus pour cette fois. Parfois le mystère fait partie du voyage…
Vous croyez qu’on allait s’arrêter en si bon chemin ? On nous souffle que selon les recettes, il y a simple macération puis filtration ou redistillation pour récupérer que les arômes souhaités ! Quand on vous disait que le savoir-faire est complet ! Et vous ? Redistillez-vous votre rhum arrangé ? 😉
A boire bien entendu sans modération, comme ça vous chante, glacé, pas glacé, simplement refroidi, à température ambiante, en chantant, en dansant sur un pied, en faisant le poirier (faites attention à la gravité). Seul ou entre amis.
Par contre, on attend avec impatience les premiers échantillons pour vous faire un compte rendu complet.