L’annonce est claire : Bô, bar à manger caribéen. Pourtant, on reste un peu sceptique face au décor un rien aseptisé : mur blanc, tables en bois clair sans fioriture, chaises hautes parées d’assise en cuir noir pour un minimum de confort, un néon minimaliste en zig-zag au plafond …
Pas le moindre signe de madras, de mobilier en bambou, ou de peintures aux couleurs des îles antillaises. Un peu de patience, tendez l’oreille vers les enceintes livrant une playlist aux rythmes créoles, humez les effluves épicées de la cuisine ouverte, levez le bout du nez pour découvrir quelques micro-fûts ornant le mur, vous comprendrez que Bô est un hymne à la culture des Caraïbes version parisienne.
Ses trois fondateurs sont avant tout des bêtes de cuisine : Julia Sedefdjian, la plus jeune chef étoilée de France, et les deux Martiniquais, Sébastien Jean-Joseph formé à l’école Paul Bocuse et second en cuisine, et Gregory Anelka diplômé de Ferrandi, en charge de la salle. Le trio s’est rencontré il y a 7 ans, a grandi et évolué ensemble toutes ces années, avant de monter son premier établissement aux accents niçois, Baieta (petit bisou en patois niçois), récompensé d’une première étoile au Guide Michelin en 2019. Le goût de l’entreprenariat anime la joyeuse bande et le pousse à ouvrir à trois numéros près, un bar à tapas moderne dédiée à la Martinique et aux Caraïbes, du nom de Bô (bisou en créole).
Ouvert il y a un an, l’adresse est déjà applaudie par une clientèle originaire des îles et une population en quête d’un voyage gustatif qui fleure bon le soleil, la mer et le sable chaud. L’équipe a planché sec pour offrir une carte colorée et exotique, à en faire oublier la grisaille parisienne. D’un côté, des cocktails bien ciselées servis dans des verres à bodega et mixés avec des rhums de premier choix.
A tester pour l’apéritif, le bobo, chouchou des amateurs de ti’punch à base de rhum vieux HSE, de miel, de jus de citron vert et de piment et le Old Cuban composé de rhum Trois Rivières VSOP, de jus de citron jaune, de sucre de canne et de Champagne (on connait l’appétence des Martiniquais pour l’alcool pétillant).
De l’autre, des assiettes croustillantes à partager entre l’incontournable féroce avocat morue et les étonnants haricots cuisinés dans la graisse de groin. Petite pause indispensable pour se réchauffer le gosier avant de rentrer chez soi. On se laisse guider par les conseils experts de la maison pour un « p’tit » verre parmi une collection de rhums déjà bien étoffée, passant de la Martinique à la Barbade. Pourquoi pas un Bio par Neisson 52,5 %, la dernière trouvaille de Bô. Ça mérite bien un bisou !
Bô
➔ 8, rue de Poissy – 75005 Paris – Tél : 06 35 40 12 25
RUMPORTER
Édition Novembre 2019
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