L’édito d’Alexandre Vingtier : Le Tiki 2.0 comme symbole de la renaissance du rhum dans les bars

Les statistiques américaines viennent de tomber. Mauvaise nouvelle : le rhum régresse dans son premier marché de consommation.

Edito Alexandre Vingtier

Bonne nouvelle : les rhums premium, vieux, agricoles, etc. décollent ! On veut (enfin) y goûter du rhum dans les cocktails et non un simple alcool tropical et c’est heureux. Les perspectives semblent donc radieuses pour les producteurs qui font primer la qualité sur la quantité.

La lente renaissance des cocktails aux États-Unis depuis le milieu des années 1990 s’est bien accélérée et semble y atteindre son apogée. Importé en France depuis une dizaine d’années, ce phénomène ne cesse de s’accélérer sur Paris et touche désormais Strasbourg, Lille, Montpellier, Lyon, Marseille, Rennes, Nantes, Bordeaux, Cognac, Annecy… ainsi que les Antilles françaises ou encore la Guyane.

Le rhum a bien su accompagner cette tendance et prend une place prépondérante dans l’offre cocktail. Un phénomène largement entretenu par les marques qui multiplient les compétitions pour les barmen pour doper leur créativité. La sainte Trinité rhum / sucre / agrume (daiquiri, ti punch, caipirinha…) est un horizon largement dépassé même si son équilibre reste d’une pertinence à toute épreuve.

Aussi les rhums de mélasse blancs ou jeunes décolorés, omniprésents, cèdent un peu de place aux rhums ambrés ou vieux, au rhum agricole, à la cachaça et même au clairin ou encore au Batavia arrack.

Là où le rhum se cantonnait aux rhumeries il y a encore quelques années, il envahit désormais les étagères de ces nouveaux lieux branchés où l’on vient découvrir de dernières saveurs liquides du moment. La multiplication des cocktails tiki et leurs emblématiques mugs ainsi que le retour sur le devant de la scène des bars tiki et de cette culture née dans les années 1930 est un signe de la bonne santé du rhum dans l’univers du bar et donc de sa redécouverte dans toute sa diversité par les consommateurs.

Le rhum triomphe alors ne boudons pas notre plaisir !