Par Asim Raza, avec Alexandre Vingtier
Pour le rhum, les États-Unis d’Amérique sont un marché compliqué. L’embargo sur Cuba, les facilités fiscales données aux producteurs des Iles Vierges, les différentes législations selon les États… Pourtant, on sent un engouement pour les produits des distilleries craft et des embouteilleurs indépendants, palpiter. Signe d’une montée en gamme du marché. Analyse et cas d’école avec l’embouteilleur indépendant Holmes Cay.
Sur le marché américain (chiffres de 2021), les volumes de vente globaux de rhum sont restés stables. Le rhum se maintient autour de 25 millions de caisses de 9 litres depuis un certain nombre d’années. À titre de comparaison, le marché de la vodka représente 78 millions de caisses de 9 litres au cours de la même période.
Le marché global du rhum est un peu plus petit que celui du whisky américain, qui représente près de 30 millions de caisses de 9 litres en 2021. Mais si l’on exclut Bacardí de l’équation, les ventes de rhum ne représentent qu’une infime partie de celles du bourbon. Avec un facteur de 1 à 10.
Cependant, on remarque que les produits les moins chers du marché du rhum (les deux catégories de prix inférieures) ont perdu des parts, tandis que les deux catégories de prix supérieures ont progressé, signe que le marché commence à se premiumiser et que les Américains entament leur mue pour passer de simples consommateurs, à amateurs.
LES DIFFICULTÉS RENCONTRÉES PAR LES DISTILLERIES ARTISANALES
Il y a donc un véritable coup à jouer pour les producteurs de rhum craft. Mais il reste du chemin à parcourir. Si la présence de distilleries artisanales explose en effet aux États-Unis, la grande majorité d’entre elles produisent du whisky. Les distilleries de rhum sont de plus en plus nombreuses, mais la plupart n’en sont qu’à leurs débuts et ne produisent que de très petites quantités de rhum.