Fondée en 2011, la distillerie Bayou (Louisiane) est en train de s’imposer sur le marché américain en adoptant les codes du whisky, avec son rhum 100% local (mélasse, fermentation, distillation). De quoi convaincre les Américains qu’on peut très bien déguster un bon rhum pur, et pas seulement en cocktail. Bayou s’attaque désormais aux amateurs Français, que ce rhum aux accents cajuns ne laissera indifférent.
Imaginons un peu que Napoléon 1er n’ait pas vendu la il était de plus coincé entre l’empire d’Espagne au sud, et les Louisiane aux Américains en 1803… Cet état de 135 658 km2, peuplé de 4,621 millions d’habitants (2021), serait peut-être encore français (à moins qu’entre temps il ait pris son indépendance ou se soit de lui-même rattaché aux USA) et on y produirait peut-être du rhum agricole.
Ah les vertiges de la dystopie ! Mais trêve de rêveries, Napoléon (alors Premier consul), qui va faire l’objet d’un biopic par Ridley Scott (avec Joaquin Phoenix dans le rôle-titre), a bien cédé la Louisiane pour 15 millions de dollars d’alors. C’est que, bien que français depuis 1682, cet immense territoire n’avait jamais connu un véritable développement.
Trop loin de la métropole, Treize Colonies britanniques au nord. Il était aussi régulièrement en butte à l’hostilité des natifs américains (Comanches, Canzes, Padoucas, Natchez…).
En 1708, la Louisiane n’est ainsi peuplée que de 200 habitants venus d’Europe. Comme un peu partout dans le « Nouveau Monde », les colons font venir des esclaves africains arrachés de leur terre natale, pour exploiter ces nouvelles terres, notamment en cultivant le coton et la canne à sucre.
Les conflits entre puissances européennes vont avoir un impact majeur sur la colonie française, puisqu’à l’is- sue de la guerre de sept ans (1756-1763), l’Angleterre s’empare de la Floride, et l’Espagne de la Louisiane.
Elle restera sous contrôle ibérique jusqu’en 1800, date où l’Espagne la rétrocède à la France, qui s’en séparera trois ans plus tard, donc. En 1812, la Louisiane devient le 18e État américain.
LA GAMME BAYOU
Voici une gamme fort bien faite, capable de séduire à la fois les amateurs et les amatrices de rhum de mélasse, et de whisky américain. Les rhums sont ronds, suaves avec une vraie présence en bouche, mais pas écœurants. Les arômes de vanille, de tabac dominent. Ils sont d’une surprenante longueur en bouche, mais sans exploser le palais pour autant.
BAYOU RESERVE : Ce rhum a vieilli pendant environ 4 ans en méthode solera dans des ex-fûts de bourbon. Résultat, un rhum américain réussi, tout en rondeur, sur des notes de tabac blond, de caramel, de vanille… C’est une bonne porte d’entrée pour qui veut s’initier à la gamme des rhums Bayou. Il peut se déguster pur, sur glace ou en cocktail.
70 cl – 40 % – autour de 34€
BAYOU SPICED : Rhum infusé d’épices cajuns pendant 60 jours. Cannelle, banane, sirop d’érable, poivre, vanille ou encore clou de girofle sont les principales notes de ce joli épicé.
70 cl – 40 % – autour de 30€
BAYOU SINGLE BARREL RED WINE CASK # 2 : Ce rhum en édition limitée a vieilli trois ans dans des ex-fûts de vin rouge californien (pinot noir, merlot, cabernet sauvignon). Il enrobe le palais avec ses notes de tabac blond, de sucre roux, et de fruits rouges.
70 cl – 40 % – autour de 45€
BAYOU SINGLE BATCH RED WINE CASK # 3 : Édition limitée de rhums élevés jusqu’à 5 ans en fûts de vin rouge californien (pinot noir, merlot, cabernet sauvignon). Un peu plus fort que son prédécesseur, ce batch # 3 est aussi un peu plus boisé et épicé. Un sacré caractère se cache derrière la rondeur initiale.
70 cl – 43,4 % – autour de 45€
BAYOU XO MARDI GRAS : Rhum distillé en small batches élevé jusqu’à 6 ans en fûts de bourbon avec une finition en fûts de sherry espagnol Pedro Ximenez. On est sur le sucre roux, les fruits secs et bien sûr le sherry.
70 cl – 40 % – autour de 80€