Les rhums héritiers de la Grande Guerre 2/2

Numériser 46

En Août 1914, la guerre est déclarée. Les départements français producteurs de betterave sont occupés ou transformés en champs de bataille. La production de sucre et d’alcool s’effondre. De la betterave, on tirait jusqu’alors environ 2 166 000 hl d’alcool par an.

Aux Antilles, la Martinique produit en 1913 plus de 220 000 hl de rhum, la Guadeloupe 110 000 hl et La Réunion 30 000 hl. En prévention, l’Etat a accumulé des stocks considérables de rhum, à tel point qu’avant l’ouverture des hostilités, le rhum connaît une crise de surproduction.

L’Etat adapte la législation concernant l’alcool aux nécessités de la guerre. Dans un premier temps, les colonies sont encouragées à produire du sucre qui allait prioritairement aux civils.

Parallèlement, l’Etat, qui réquisitionne l’alcool, en rétrocède une partie, en fonction de ses propres besoins, à l’industrie privée. Les besoins en alcool sont maîtrisés. Entre 1914 et 1916, les importations de rhums coloniaux diminuent d’ailleurs légèrement même si les prix augmentent.

A partir du second semestre de 1916, la demande en alcool progresse. L’Etat prend le contrôle des importations de l’alcool dit industriel afin de l’orienter vers l’usage industriel, militaire et médical. Depuis décembre 1916, l’importation de mélasse est interdite en métropole. Mais aux Antilles, il devient très intéressant d’importer des îles voisines de la mélasse pour la distiller sur place et écouler le rhum en France. Ces pratiques apparaissent comme un contournement des barrières douanières. En décembre 1917 et 1918, l’interdiction d’importation de mélasse est étendue aux colonies. Cela a pour objectif d’assurer un approvisionnement suffisant mais pas excessif en alcool.

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Le Rhum Vana fait sa promotion pendant l’épidémie de Grippe Espagnole.
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