Le soleil brille sur les rhums…

A l’heure des salons de fin d’année, nous pouvons commencer à dresser un bilan de cette année 2016. Le rhum dans son ensemble connaît un engouement croissant tant en France (+6 % sur la catégorie Rhum dans un marché total en stagnation pour l’ensemble des spiritueux) qu’à l’export (cependant, principalement sur les rhums de marque et en particulier agricole).

herve-damoiseau-portraitL’utilisation croissante du rhum dans la mixologie, la montée en puissance des rhums vieux, les gains en qualité, les efforts marketing et commerciaux expliquent largement ce phénomène. Les rhums agricoles connaissent globalement la même tendance, ce qui conforte les producteurs dans leurs efforts en termes de qualité et de marketing. Il n’en demeure pas moins qu’un gros effort de clarification de l’offre reste à consentir. Les rhums des DOM obéissent désormais tous à des cahiers des charges contrôlés par un organisme de défense et de gestion (ODG) lui-même contrôlé par l’INAO via un organisme certificateur. La mise en place des Indications Géographiques (IG) permet à tous les rhums français de revendiquer une homogénéité des pratiques et la clarté des mentions de vieillissement, tout comme l’AOC Martinique, tout en conservant leurs spécificités propres à chaque département producteur. Au niveau des rhums importés, on trouve encore à peu près de tout, même si beaucoup de producteurs ont pris conscience de la nécessité de mieux informer le consommateur. Notamment, un vif débat continue d’agiter la planète rhum quant au niveau maximal de sucre ajouté au-delà duquel un rhum devient une liqueur à base de rhum. Au-delà de ce débat, les producteurs de rhum français doivent continuer à veiller à expliquer et à clarifier suffisamment leur offre, afin que le consommateur s’y retrouve et continue de plébisciter ces rhums notamment au niveau du critère qualité-prix. Cela ne peut ni ne doit se faire avec des prises de position intégristes et réductrices, qui appauvriraient l’offre et compliqueraient inutilement le message délivré au consommateur, mais avec bon sens et en gardant toujours à l’esprit que le consommateur privilégiera toujours la clarté et le rapport qualité-prix des produits qui lui sont proposés. L’ensemble des ODG de rhum traditionnel des DOM doit donc, dans ce cadre, veiller à préserver cet esprit en se mettant au service de ses membres. Le bon sens collectif devrait donc primer sur toute autre considération, pour le plus grand bien des rhums produits dans nos départements d’outre-mer. Ce n’est qu’à cette condition que nos rhums pourront continuer à prendre toute leur part dans la progression de la catégorie rhum dans son ensemble.

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